[one-shot] Supernatural - Entre les draps

[shono-hime.livejournal.com]

Titre

: Entre les draps

Auteur

: shono_hime

Fandom

: Supernatural

Personnages/Couple

: Dean/Sam

Rating

: PG-13

Disclaimer

: Les personnages et l'intrigue sont à Eric Kripke et consorts. Qu'ils en profitent bien !

Note

: Fic de Noel pour camille_miko ♥ qui avait demandé: "pourquoi tu veux sortir du lit ?"


Dean sursaute puis se tourne vers son petit frère, blotti sous la couverture et le foudroie du regard. Un peu inutile vu la pénombre, mais si Papa l'entend...

« Tais-toi, Sammy ! »

Il n'arrive pas à dormir, il veut aller s'enfermer dans la salle de bains pour y lire les magazines de voiture que lui a offert Papa dans un jour de bonté. Sauf qu'il est censé dormir, alors si Sammy vend la mèche...

« Pars pas, Dean, souffle Sam en le regardant de ses grands yeux mouillés.
— Je vais juste à la salle de bains, gros bébé !
— Reste... »

Sammy fait des cauchemars depuis quelques temps, depuis que Dean lui a tout expliqué pour les monstres, les démons et pour Maman. Quelque part, c'est un peu de sa faute... Il soupire.

« D'accord, d'accord... »

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« Je me demande bien pourquoi tu veux sortir du lit... marmonne Dean en resserrant son bras autour du torse de son frère pour empêcher toute fuite. Je savais que t'étais une vraie nana. Toutes les cinq minutes, faut que t'ailles aux chiottes ! »

Sam le regarde, l'air vexé, et repousse fermement son bras.

« Je suis pas une nana, réplique-t-il en se levant et en se rhabillant. T'es lourd, Dean.
— Que du muscle, Sammy ! Je suis plus un préado, moi ! »

C'est presque amusant à voir. Dix-huit ans, à peine sorti du lycée, et il se vexe encore comme un vrai gosse. Sans même chercher à se rhabiller, vu que Papa ne revient que dans 3 jours, il regarde son frère fouiller dans ses affaires et en sortir une enveloppe. Une grosse enveloppe. Quand Sam se tourne vers lui, il peut en déchiffrer le sceau. Stanford.

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« Allez, Sam, debout ! » cajole Dean en secouant son frère par l'épaule.

Sam ne bouge pas et il ne l'en blâme pas. Après avoir quitté Palo Alto, la veille au soir, ils ont roulé jusqu'à ce que Sam lui murmure de s'arrêter. Ils ont trouvé un motel et s'y sont installés en silence. Dean se rappelle de la dernière fois où ils ont dormi tous les deux dans le même lit, ce jour de juin où Sam lui a annoncé son départ pour Stanford. Mais à l'époque, Jess n'existait pas dans le cœur de son frère, et surtout, elle ne venait pas juste de mourir, tuée par celui qui leur avait déjà pris leur mère.
Il le secoue à nouveau.

« Pourquoi je voudrais sortir du lit ? demande-t-il d'une voix éteinte
— C'est pas toi qui as dit qu'on avait du travail ? »

Il regrette presque ses paroles quand Sam se tourne vers lui, le regard éteint. Il voudrait pouvoir effacer la mort qu'il lit au fond de ses yeux mais il sait qu'il est impuissant. Alors il se redresse et tend la main à son frère pour l'aider à se mettre debout. Et si ses doigts s'attardent un peu, ce n'est que pour s'assurer qu'il ne va pas s'effondrer.

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« Reste couché ! » aboie Sam sans même se retourner.

Dean se demande un peu comment il a fait pour savoir qu'il allait se lever mais ses pensées sont trop anarchiques pour pouvoir se concentrer dessus. En lui se mêlent la douleur déchirante de la perte toute récente de leur père et la terreur de ses dernières paroles. Il regarde son frère, toujours penché sur les papiers qu'il doit remplir, les dernières formalités à accomplir pour un corps qui repose à la morgue, étiqueté d'un nom qui n'est même pas le sien. L'injustice, comme une lame, lui ouvre à chaque instant un peu plus la poitrine. John Winchester mort, c'est aussi anormal que... que Dean devant potentiellement faire subir le même sort à son petit frère. La douleur brûle et se mue en colère.

« Ouais, t'as raison, Sammy. Je bouge pas. C'est vrai, hein, pourquoi je voudrais sortir du lit ? » crache-t-il.

Sam ne se retourne même pas et Dean serre les dents pour résister à l'envie de continuer à déverser sa colère sur la seule personne disponible : celui-là même qui pourrait l'apaiser.

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« Quelle heure est-il ? souffle Sam.
— Bientôt l'heure, » répond Dean sans même regarder sa montre.

Bientôt l'heure de son dernier combat, de la tentative désespérée et illusoire d'arracher son âme des mains du démon qui en possèdera bientôt la propriété. Il faut qu'ils aillent rejoindre Bobby. Il faut qu'ils se lèvent. Mais Sam est allongé sur lui, comme une couverture humaine aux os trop saillants, comme une prison pour le garder avec lui pour toujours. Dean le sait car il ferait pareil si les rôles étaient inversés.

« S'il te plaît, murmure Sam. Encore un peu... »

Dean regarde vers lui, fronçant le nez quand des boucles brunes lui chatouillent le visage. C'est tellement tentant... Après tout, pourquoi voudrait-il quitter ce lit et ces bras, sa seule raison de respirer encore l'air pourri de cette planète ? Mais justement... c'est pour cela qu'il se bat et pour cela qu'il veut essayer une dernière fois de s'en sortir. Pour que, quand il sera mort, Sam ne connaisse pas le regret de n'avoir pas au moins essayé.
Il lui embrasse les cheveux, lui caresse l'épaule et le repousse gentiment.
Il a tellement froid qu'il lui semble déjà être mort.

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« Je ne te comprends pas... lâche-t-il à Castiel. Pourquoi moi ? Sérieusement, pourquoi moi ? Je suis un pêcheur... Je couche avec mon frère et parfois, je voudrais ne jamais quitter le lit... Je commets une des pires perversions possibles, et tu me sauves de l'Enfer ? Pourquoi ? »

Comme à son habitude, l'Ange prend un temps de réflexion avant de répondre. Il baisse vers le sol ses yeux perpétuellement tristes, même quand ils brillent de l'acier de la détermination. Dean ne sait pas s'il a l'air si triste à cause de ce qu'il sait, ou simplement parce qu'il voit le monde dans son ensemble, et que ça le déprime. Peut-être un peu des deux...

« La fin justifie les moyens, répond doucement Castiel sans se tourner vers lui.
— C'est ce que Sam dirait pour justifier qu'il utilise ses pouvoirs, réplique-t-il.
— Tu l'aimes. »

Et ce n'est pas une question, alors il ne répond rien.

« Tu pardonneras ses erreurs, ses égarements, ses trahisons parce que tu l'aimes. Nous, les anges, nous n'avons pas ce genre de sentiments. Je ne peux pas te dire ce que j'en pense car je ne connais pas l'amour. Comment puis-je juger ce que je ne connais pas ? »

Dean cligne des yeux.
Castiel a disparu.

FIN.