[one-shot] Naruto - Les grands moyens
Jun. 9th, 2008 11:34 am![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
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Titre
: Les grands moyensAuteur
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Fandom
: NarutoPairing
: Inuzuka Kiba/Nara Shikamaru Rating
: PG-13Disclaimer
: Kishimoto en a la propriété, je ne fais que jouer sagement Note: Ecrit pour
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Ça ne pouvait plus durer. La situation était tellement ridicule qu'elle en paraissait presque irréelle. Il était là, tel un idiot patenté, à filer tôt le matin en prétextant du boulot, pas crédible, évidemment, puis à lui sauter dessus dès la fin de la journée pour l'occuper et couper court à toute tentative de conversation… Malgré l'état flamboyant de sa vie sexuelle, ce qui n'était pas pour lui déplaire, évidemment, Shikamaru commençait sérieusement à saturer. Franchement, qu'est-ce qu'il avait dans le citron, ce crétin de Kiba?
Une petite voix pernicieuse dans son esprit répliqua "Rien du tout" avec un tac au tac cruel, mais il s'efforça tout de même de rester un minimum généreux. Peut-être avait-il simplement peur, après tout… C'était compréhensible, bien qu'un peu ridicule, mais c'était de Kiba qu'on parlait, Monsieur "Si le Ridicule ne m'a pas encore tué, alors je peux en faire ma marque de fabrique!".
Ça n'empêchait pourtant pas que Shikamaru soit un tant soit peu fatigué, et si Kiba pratiquait le ridicule, lui-même pratiquait de toute évidence l'euphémisme.
Tandis qu'il corrigeait des copies avec des gestes automatiques, parce qu'après tout, c'était pas demain la veille que Konohamaru allait apprendre à orthographier correctement des mots comme tactique ou concertation, Shikamaru se demandait quelle était la meilleure stratégie à adopter.
Lui en parler? Ha! Il voyait d'ici la conversation! Kiba ferait la grimace, puis au mieux il sourirait bravement en déclarant aller bien, avant de le traiter de mère poule puis de le culbuter sur la surface plane la plus proche, ce qui était d'ailleurs un enchaînement de pensées passablement dérangeant, et au pire, il lui braillerait de s'occuper de ses affaires avant de… le culbuter sur la surface plane la plus proche. Classique.
Le prendre en flagrant délit? Difficile, l'animal jouait les anguilles plus que les cabots, ces temps-ci…
Le fourber? Risqué mais faisable. Le seul problème, c'était en réalité cette légère lassitude qui s'était emparée de Shikamaru. Il aurait fallu imaginer des plans, envisager les différentes réactions possibles et prévoir comment les contrer et… Non, décidément, au vu du cirque de Kiba, il n'avait pas envie. Plutôt employer les grands moyens…
Vient toujours un moment où un homme, aussi patient, aussi contrôlé qu'il soit, finit par craquer. Et pour Shikamaru, ce moment était venu. Il se leva de son bureau d'un mouvement décidé et serra les poings, rassemblant toute sa volonté vers un but unique.
Kiba consulterait un dentiste, qu'il le veuille ou non!
Ça allait cinq minutes, de le voir grimacer en mâchant! Il n'avait plus cinq ans, bon sang! C'était quand même pas croyable de voir un adulte (du moins en âge biologique… après, en ce qui concernait le mental, Shikamaru n'était pas encore décidé) se comporter comme une vraie fillette à la simple mention d'une fraise de dentiste. Et ça se prétendait Ninja, tiens!
Il sortit de son bureau, une aura de détermination flamboyant littéralement autour de lui, ou du moins, ce serait comme ça que le décriraient deux aspirantes énamourées, les pauvres enfants, et il se dirigea vers sa proie qui devait certainement sévir du côté des terrains d'entraînements.
A en juger par les éructations primaires et autres couinements canins qui retentissaient, il ne s'était pas trompé. Et c'était tant mieux. Chaque seconde qui s'écoulait offrait à son esprit une idée de plus pour torturer au mieux Kiba. D'ordinaire, Shikamaru aurait estimé une rage de dents amplement suffisante, mais de toute évidence, une semaine à boire du bouillon et à souffrir en baillant n'ayant pas eu raison de cette tête de pioche, il allait falloir qu'il sévisse!
Il se glissa derrière un arbre, observant silencieusement Kiba en plein entraînement. Il était seul, ce qui était déjà une erreur tactique. Si les deux gamines qui avaient soupiré et rougi en le croisant un peu plus tôt l'avaient vu à cet instant, elles auraient certainement été terrorisées par le sourire vaguement sadique qui ourla ses lèvres tandis qu'il composait un sceau familier.
Proie capturée…
Aller jusque chez le dentiste ne fut définitivement pas une partie de plaisir. Dans la rue, les gens se retournaient sur leur passage, se demandant pourquoi l'Inuzuka, tout en marchant comme un pantin un peu trop raide, braillait à qui mieux mieux que Shikamaru trichait, qu'il était déloyal et fourbe et une dizaine d'autres adjectifs qui, à dire vrai, convenaient parfaitement au Nara.
Oui, il abusait honteusement de la confiance que son amant plaçait en lui. Oui, il se rendait parfaitement compte de la honte que Kiba se payait, c'était même en partie le but. Non, il n'en avait rien à faire de le déranger en plein entraînement soi-disant primordial. Non, il ne l'emmenait pas faire une partie à trois avec Neji, Kiba, bon sang, la ferme!
Tout en ronchonnant, il sonna à la porte du dentiste, se demandant si le pauvre homme savait ce qui l'attendait. Il esquissa un sourire en voyant Kiba reproduire bêtement son mouvement dans le vide, à côté de lui, et se vit promettre mille morts et au moins une semaine d'abstinence sexuelle. C'était là une bien pathétique menace, vu l'importance que Kiba lui-même attachait à leurs ébats.
La porte s'ouvrit avec un grincement que Kiba dut juger sinistre puisqu'il déglutit péniblement et oublia les insultes et les menaces pour passer aux supplications. Si Shikamaru avait aimé le pouvoir, il aurait certainement apprécié la situation, mais malheureusement pour Kiba, il se contenta de lever les yeux au ciel et de rentrer dans le cabinet du dentiste et d'installer tant bien que mal Kiba sur le fauteuil de torture.
L'homme semblait perplexe, mais en reconnaissant l'Inuzuka, il hocha la tête d'un air entendu et offrit un regard compatissant à Shikamaru. Puis, ignorant complètement son futur patient au bord de l'apoplexie dans son fauteuil, il observa leurs ombres reliées et demanda fort aimablement à quel point le Kage Mane pouvait être précis dans son contrôle des mouvements…
Ils se regardèrent… et ils se comprirent.
Ne perdant qu'une seconde pour se dire qu'il allait pour la peine avoir lui aussi l'air ridicule, Shikamaru hocha la tête et sourit quand le dentiste alluma sa fraise et se tourna vers lui en disant:
"Dites aaaah…"
FIN.